LA MAISON INDIVIDUELLE AVEC JARDIN A UNE CARTE A JOUER SUR LE MARCHE IMMOBILIER POST-CONFINEMENT
« RESTEZ#CHEZ-VOUS » est le refrain du confinement 2020.
Cette injonction va-t-elle influencer durablement notre manière de penser nos logements, va-t-elle orienter différemment nos choix ?
A l’heure où la politique de la ville a pour fil conducteur la densification des zones urbaines et la mobilité, le confinement nous a brutalement enfermé entre nos quatre murs, privant les citadins des lieux animés qu’ils aiment fréquenter. Nos villes se sont transformées en « Belles au bois dormant », désertées, silencieuses, elles avaient l’apparence de cartes postales glacées.Ainsi, pendant deux mois, nos quatre murs, nous en avons fait le tour, et nous les voyons sous un angle différent.
En temps ordinaire, la composition familiale, l’âge, la condition sociale, le lieu de travail, jouent un rôle déterminant dans le choix du logement, autant de données qui varient et s’accordent avec des tranches de vie. Aujourd’hui, aux épisodes caniculaires des dernières années s’ajoute l’expérience du confinement dû à la pandémie. Autant de facteurs susceptibles de redistribuer le classement des critères prioritaires lors d’une recherche immobilière. Au départ, avoir un logement est pour la plupart d’entre nous, acquérir un abri sécurisant. Cependant comme les prix immobiliers sont très élevés dans les bassins économiques actifs, les ménages sont contraints de réduire la surface habitable et donc le nombre de pièces. Lors du confinement, le logement est devenu un abri à partager à huis-clos, un isolement inégal en fonction de la surface des maisons ou des appartements.
La mise entre parenthèse de l’activité économique des métropoles qui centralisent les monopoles culturels, commerciaux ou administratifs a bouleversé soudainement la vie de leurs habitants, contraints de vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans leurs logements où chaque m2 de plus doublait de valeur. La qualité du logement devenu pilier central du quotidien est devenu une condition essentielle du bien-être.En général, ce sont les jeunes propriétaires qui disposent des plus petits espaces disponibles par personne alors que les plus âgés disposent de plus d’espaces et ce principalement dans les lieux reculés ou les villes moyennes.
Un revers d’inégalité inattendu mis en lumière par l’INED (institut national d’études démographiques), les zones les moins tendues, les villages où l’offre est supérieure à la demande, ont un parc important de logements spacieux avec jardins. Le confinement a été mieux vécu et le risque de contagion a été très faible.
Cette expérience brutale et inédite a ébranlé des convictions communément admises. Demain sûrement , nous repenserons l’urbanisation autrement, de nouveaux projets naîtront, et ceux qui ont eu l’impression de vivre en prison, réaliseront peut-être leur rêve, avoir une maison mais une maison avec des arbres, et un jardin.